Yann SÉNÉCAL

Yann SÉNÉCAL



La poésie de Yann Sénécal est celle d’un homme au cœur du monde contemporain occidental du 21ème siècle. Sa voix a été acquise contre toutes les rigueurs des modèles sociaux nécessaires aux modestes et respectueux, les parents, ouvriers du 20ème siècle. Son élocution de microscope est faite de chaque temps qu’il choisit, stoppant brusquement dans la fovéa de son écriture le plus simple geste. L’habitude la moins excentrique possible, toute faiblesse observée sur et en soi, le plus visible tremblement d’abandon d’autrui est bloqué, dans sa médiocre habitude.

Il y a parfois du rapport d’autopsie dans ses poèmes, mais une autopsie du vivant quand l’être ruine ce qui a fomenté son existence : l’humanité. Dans son livre à ce jour le plus abouti, Je ne m’adresse plus la parole, et avant la publication en 2013 de Comme un chat dans son bocal, aux éditions clarisse, il dentelle une marqueterie d’émotions brutes dans l’enclume de vivre. A coups de poings, le cœur au bout.

Yann Sénécal, né le 24 janvier 1978 à Dieppe (Seine-Maritime) est, avec ses poèmes, d’une cohérence toute autre que celle de la plupart des auteurs de sa génération. Pas de métier d’enseignant ou d’ancien étudiant en Lettres, pas d’accointances avec les univers à passerelles de la poésie contemporaine, mais des amis fidèles et confiants ; pas de forfanterie ni de place à gagner ; pas de manières, mais des textes qui sont au plus près des moins aguerris à la lecture ou à l’écoute de la poésie vivante.

Tout ce que ce jeune poète a publié est composé est écrit dans un présent nouveau, un présent composé. « Prudence » est la plus indéfinissable déclaration d’amour qui puisse se formuler ; « La Résidence des Hortensias » soulage l’impuissance des enfants, de tous les enfants ; « Je ne m’adresse plus la parole » est l’encéphalogramme d’un chant branché directement dans l’aorte. Régisseur de Conservatoire, Yann Sénécal a posé le silence comme on demande à tous nos proches, et surtout les plus liés, de ne pas questionner.

A lire : Je ne m'adresse plus la parole, collection « poèsie » (l’accent grave sur l’e muet), éditions clarisse. La résidence des hortensias, in « Cadastre » ouvrage collectif, éditions clarisse. Prudence, collection Parcelles, éditions clarisse. A consulter: revue Ici é là n° 10 (revue de la Maison de la poésie de Saint Quentin en Yvelines). Cairn n° 8, Vers d’autres horizons, éditions de la Pointe Sarène. Riverains des Falaises, une anthologie des poètes en Normandie du 11ème siècle à nos jours, réunie par Christophe Dauphin, éditions clarisse. Chemin des poètes de Durcet, Orne, 6ème édition.


Eric SENECAL

( Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules



 
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